Le Foyer Santo Domingo dans le Petén

Haïti-Guatemala-La Source apporte depuis de nombreuses années une aide financière à l’orphelinat « Santo Domingo » situé dans une région reculée et pauvre du Guatemala, le Petén.

Les fillettes et les adolescentes qui séjournent au Foyer sont orphelines ou ont été abandonnées par les parents ou encore ont été victimes de violence intrafamiliale.

Les jeunes filles étudient dans différentes écoles, officielles et privées.

Les enfants sont encadrés par une équipe multidisciplinaire composée d’enseignantes, assistante sociale, psychologue, médecin et personnel auxiliaire.

L’ancrage est à 100% local. L’administration générale est assurée par les Soeurs Missionnaires Dominicaines de Saint-Sixte. Les enseignantes ainsi que le personnel de cuisine et d’encadrement sont des autochtones.

Le Foyer collabore avec le Tribunal de première instance de la jeunesse et de l'adolescence de San Benito (Petén), avec la Députation Générale de la Nation, San Benito (Petén) et avec le Conseil National des Adoptions (Guatemala Ciudad).

L’ambition des responsables est d’abord d’offrir une « famille » aux enfants et aux adolescentes, ensuite de leur donner une éducation et une formation scolaire pour leur permettre de s’intégrer dans la société.

En moyenne, le Foyer accueille entre 10 et 20 jeunes filles. Les fonds récoltés par l’asbl Haïti-Guatemala-La Source contribuent à couvrir les frais de scolarité, d’hébergement et d’habillement d’une partie d’entre elles.

La prise en charge d’une jeune fille s’élève, en moyenne, à 133 euros par mois.

La formation scolaire des fillettes et des adolescentes est capitale pour leur avenir.

Si vous voulez soutenir ce projet en particulier, mentionnez-le clairement en communication de votre virement : Projet Pèten

Contact en Belgique : Cristina Rodriguez

 

Où en est le projet ? les Sœurs de Saint-Sixte font le point

Présentation du projet mars 2023

Reportage photos

 

Des nouvelles du Foyer : à quoi servent les dons envoyés par La Source ?
(4 juin 2023)

Merci de nous aider à réaliser ce projet en faveur des enfants hébergés à la Casa Hogar Santo Domingo.

Durant cette période de juin à septembre, avec la contribution envoyée, nous avons payé une partie du salaire des personnes qui travaillent au foyer, telles que la psychologue, l’assistante sociale et l'assistante directe qui travaille huit heures.

Ces derniers temps, nous avons eu 14 filles adolescentes sur place :
9 filles internes, 5 filles adolescentes et 3 petites filles.
Pour ce mois, nous avons quatre audiences. Le tribunal décide s'il convient à l’enfant d’être réintégré au noyau familial ou de rester à la Casa Hogar Santo Domingo.
Le mouvement est permanent, les filles vont et viennent constamment.

Que Dieu vous bénisse pour le soutien que vous nous apportez.
Recevez les salutations des toutes les Sœurs et filles de la Casa Hogar Santo Domingo.
Je joins une photo d’une activité « pâtisserie » réalisée au cours de ces mois.

Fraternellement en Christ, Soeur Marcella

Le parcours de vie de Yolanda (prénom d’emprunt)

Nous avons demandé à la directrice, Sœur Marcella, de nous partager le parcours de vie des fillettes qu’elle accueillait. Voici l’histoire d’une d’entre elles :

Je sais que je ne suis pas seule. Dieu est à mes côtés

Je suis Yolanda*, originaire du Petén. J’ai 16 ans. Je suis née dans une famille de 5 enfants : trois garçons et deux filles. Je suis l’aînée des filles. Mes premières années, je les ai vécues aux côtés de mes parents et de mes frères et sœurs. Mon enfance a été très difficile puisque mon père, alors que je n’avais que cinq ans, a commencé à abuser sexuellement de moi. Il m’emmenait cultiver du maïs, des haricots, de l’achiote (épice culinaire, colorant) et, pendant ce temps-là, il abusait de moi. Je n’ai pas eu l’opportunité d’étudier car là où nous vivions, il n’y avait pas d’école tout près et notre père nous a éloignés des gens.

A 13 ans, je suis tombée enceinte. J’ai prévenu ma mère, mais elle a commencé à me maltraiter. Mon père a donc pris la décision d’abandonner ma mère et il m’a pris avec mes petites sœurs : Isabel* et Jimena*, qui avaient deux et cinq ans. C’était beaucoup plus difficile car mon père m’a dit ce jour-là que je devenais sa femme. J’ai dû donner naissance à mon enfant, à côté de mon père. Quand l’enfant est né, il m’a dit de le laisser mourir. Comme cela, les gens n’allaient se douter de rien. Mais je lui ai demandé de le laisser vivre et je lui ai dit que je n’allais rien dire à personne. Mon frère s’est douté de tout cela et il a tout dit à ma mère et c’est mon frère qui a porté plainte devant le Juge de Paix.

Ma première admission dans une maison de protection

En 2022, je suis rentrée dans la maison de protection AICAN, à Machaquila, direction Poptun. Je suis restée là pendant six mois. Trois mois plus tard, mes deux petites sœurs ont été admises aussi car mon père les prenait toujours avec lui et elles étaient très malades. C’est pour cela que le tribunal les a prises. Six mois plus tard, une audience a eu lieu dans laquelle le Tribunal des Mineurs a décidé de nous mettre chez mon oncle Angel, le frère de mon père. Il est pasteur évangélique. Nous étions très bien mais ma tante a commencé à devenir jalouse. Elle nous traitait mal. Elle disait qu’il n’y avait plus assez de nourriture, qu’elle n’avait plus de paix, ni de silence pour lire la parole de Dieu. Alors, quand l’assistante sociale est venue nous rendre visite, je lui ai raconté ce qui se passait à la maison.

En route sans connaître notre destin

Le 23 juin, à 15h00 nous sommes arrivées dans le Foyer Santo Domingo. J’avais très peur : un lieu inconnu. Elles nous ont accueillis et nous ont expliqué le fonctionnement de la maison. Elles nous ont donné ce dont nous avions besoin car nous n’avions rien.

Dans le Foyer Santo Domingo, on m’a aidé à apprendre de nouvelles choses, comme cuisiner, faire des ateliers. Je suis aussi en train d’étudier, surtout les mathématiques et les langues.

Je reçois également, avec mon fils qui a deux ans et six mois, une thérapie car il a des problèmes pour parler. Les sœurs lui ont fait faire des examens chez un neurologue et elles disent qu’il va bien. Cela me rend heureuse car cela me préoccupait qu’il tombe malade et ne puisse guérir, surtout quand je ne serai plus dans le Foyer Santo Domingo.

Mon rêve, c’est de devenir majeure, de pouvoir travailler et prendre soin de mon fils et de mes petites sœurs. Je sais que Dieu ne me laissera pas seule, pendant toutes ces années. Il m’a accompagné. Dans le futur, j’aimerais aider les garçons, les filles et les femmes qui sont maltraités par leurs maris.

Ceci, c’est ce que je peux vous raconter, de tout ce que j’ai déjà vécu étant si jeune, mais aujourd’hui je peux dire que ma vie a changé. J’ai eu du mal à accepter et à m’adapter à la façon de vivre dans le Foyer Santo Domingo, surtout avec l’ordre, le nettoyage et où, chaque jour, des nouvelles filles arrivent avec les mêmes problèmes que nous et qu’il faut accueillir avec amour et respect.

Des fois, je me demande comment font les sœurs pour s’occuper de tant de filles, adolescentes et migrants qui arrivent en espérant trouver une maison et de la nourriture. Mais elles nous racontent qu’il y a beaucoup de personnes dans le reste du monde qui pensent à nous.

Merci à tous de nous aider.
Avec amour, Sor Marcella Scanu
Responsable de Casa Hogar Santo Domingo
Santa Elena, Flores, Peten, Guatemala 21/09/2022